Nous avons des impressions communes, même si nous sommes nés aux antipodes presque de l'hémisphère nord.
Je m'explique : je suis né dans une colonie de la France.
Le sentiment de nationalité a tout le temps été exacerbé par justement le fait que nous avions des "racines",
plutôt de cœur, pour l'immense majorité d'entre nous envers la France.
Mes ancêtres n'étaient pas blonds ni gaulois, mais de type plutôt Le Cid...

ou toréador..
Le patriotisme était latent, et lors des deux guerres, la famille y a laissé des plumes.
J'ai grandis dans ce rattachement par le cœur, le sang, et le destin à la France.
A la fin de la guerre d'Algérie, valises en mains, nous avons rejoint la mère patrie....poussés par l'Histoire qui ne fait pas toujours de cadeaux.
Pour de Gaulle, cet "incident" resta sans importance, car il n'a pas pigé pourquoi on ne restait pas là bas,
et n'avait préparé aucun accueil digne de ce nom à 1000 000 de ..rapatriés.
L'accueil fut à certains endroits...odieux...
On ne comprenait pas que la Mère patrie nous rejeta, et qu'en même temps il n'y avait pas la même flemme que ceux qui avaient voulu garder la France...ailleurs..
L'Histoire ne nous donnait pas raison, c'est elel qui décidait, mais dans l'immédiat c'était le questionnement que nous avions.
Nous étions Français avec l'impression que nous étions.."différents"...et rejetés.
Les anciens n'ont jamais lâché cette impression, et sont morts avec...
Je suis schyzo pour le restant de mes jours : une partie de ma vie pré ado n'est pas d'ici

, c'est une autre France,
et le reste c'est celle où j'ai commencé à choisir ( si on veut

) mon destin.
J'aime mon pays avec ses qualités et défauts, mais un temps c'était compliqué d'être Français.
Beaucoup ont émigré en Espagne.
L'anecdote : une partie de la famille du coté de ma mère à émigré..au Québec...
Ma mère après la mort de mon père nous racontait qu'une cousine voulait qu'elle la rejoigne...
Curieux ces choses qui se ressemblent...
